— Services que peuvent rendre à l'Abbesse M. Viardot et M. Néron.

 Je vous escriray bien tost et de la façon avec laquelle vous pourres employer monsieur Viardot, encor quil ne demeure pas en vostre Mayson, comm'il ne sçauroit, a ce que j'apprens.

 M. Viardot pourra fort aysement suppleer a ce que je pourray faire de loing; il en est fort capable..

 J'ay escrit asses amplement a M. [Viardot,] a qui j'avois jetté beaucoup de mon amitié estant par dela.

 Je ne sçai encor si vous aurés choysi monsieur Viardot pour vous visiter quatre ou cinq fois l'annee, avec quelque soin special du progres spirituel de vostre Mayson.

 Que s'il se treuvoit quelque disparité d'opinion entre luy et monsieur Viardot, vous ne mescontenteres ni l'un ni l'autre en vous en rapportant a moy, auquel l'un et l'autre sçavent bien que vous aves speciale confiance.

 Je m'attendois a sçavoir par vostre lettre, ou vostre inclination vous portoit pour la confession; c'est a dire, si vous receviés pas a plein cœur les advis de monsieur Viardot, si vous y avies pas de la confiance.

 Ledit sieur Viardot m'en a esclarci, m'escrivant que, par une lettre, vous l'y avies invité, dont je suis bien ayse; et, suivant cela, je luy escris asses au long de ce que j'ay pensé propre pour vostre Mayson..

 Il y a un monsieur Viardot a Dijon, qu'elle gouste; il sera fort bon quil y face quelques voyages, et mesme par ce qu'il sera fort content de prendre mes advis.

 Je n'escris point a monsieur Viardot; il me suffira si vous prenes la peyne de le saluer en mon nom et le resouvenir de moy pour le tems de ses prieres, ausquelles je me recommande, et aux vostres aussi.

 Je voudrois bien sçavoir tout nettement ce que je dois esperer de l'assistance de monsieur Viardot pres des Peres Jesuites, pour vostre Mayson... Or bien, la gloire de Dieu soit faitte..

 Et quant a nostre seur du [Puits-d'Orbe], ne voyes vous pas qu'elle est seule, n'ayant point d'inclination a se ranger a la confiance de ceux que monsieur nostre pere luy propose, et monsieur nostre pere ne gouste point ceux que nous proposons? car, a ce qu'elle m'escrit, monsieur nostre pere ne peut appreuver le choix de monsieur Viardot.

 M. [Viardot] m'a escrit, et assez cordialement; mais il me semble quil desire sçavoir pourquoy vous ne suives plus ses advis.